CIMETIÈRE DES BALEINES
Fin de semaine dernière, dernière grosse tempête
de la saison.
Comme d'habitude, la toile destinée à faire de
l'ombre sur la terrasse (orientée au nord, donc, en plein cagnard) a été
arrachée.
Un peu moins que l'année dernière, puisque je
renforce les fixations chaque année, mais pas encore assez visiblement..
Partout dans les caniveaux de Montevideo, des cadavres de
parapluies abandonnés, les baleines retournées par le vent.
HIPS !
Lu dans le journal : Uruguay, plus gros
consommateur au monde de whisky par habitant de plus de 18 ans (2,4 litres/an).
Suivi de... la France.
Pour une fois, mes deux pays sont sur le podium.
Mais je participe pas... l'avant-dernière fois que
j'ai ingurgité de ce breuvage de sauvages, c'était à Artigues, j'avais 16 ans
et j'ai vomi. La dernière fois, c'était au pince-fesse du 14 juillet chez
l'ambassadeur à Montevideo, j'avais 36 ans et 360 jours et... j'ai vomi.
Sans moi, merci.
CRUEL
Long week-end à Buenos Aires avec Kiran, à faire le porteur de valises.
La capitale comme
disent les Argentins à langue de vipère expatriés en Uruguay.
Juste à quelques kilomètres de l'autre côté de
l'estuaire, si proche et tellement loin.
Les plaques de noms de rue sont identiques, les
patronymes sont identiques, les taxis sont identiques (sauf qu'à Montevideo,
ils ne te volent pas), l'accent est identique, le fernet-con-cola est
identique, et pourtant, il y a un monde de différence.
Petits quartiers de maisons bobo avec les rues
pavées, boutiques de fringues de créateurs, meubles design, cafés et restau à
toutes les esquinas, cuisine savoureuse, absence remarquable et remarquée des chivitos
(1) sur les cartes des estaminets (je vais encore m'attirer des regards noirs des
copains qui vivent ici,genre "si t'es pas content, personne te retient", sauf que si, je suis content), tarifs défiant toute concurrence grâce à la politique délirante de la présidente Kirchner qui fait que le dollar vaut une fortune au marché noir.
Je sais, j'ai déjà fredonné le couplet Buenos Aires...
GILET JAUNE
Loi récente votée en Uruguay : le port du
gilet phosphorescent est obligatoire pour les cycliste et les motards.
Personnellement j'aurais commencé par imposer des
phares en état de fonctionnement, mais étant donnés mes états de services
récents dans le domaine (2), je la ferme. Et je mets mon gilet.
OUILLE !
Usager à l'insu de mon plein gré du système de
santé local suite à mes péripéties bocagiennes du mois d'août (voir note en bas
de page n.2), j'ai le regret de vous informer que la pince de Michel n'a
pas encore traversé l'Atlantique. Kesako la pinza de Miguel ?
Audrey, dis-leur, quoi ! Une bête pince à 5 euros en pharmacie en France,
qui permet de retirer sans douleur les agrafes qu'on m'avait plantées dans le
crâne à l'issue des acrobaties ci-dessous citées (zozoteurs s'abstenir). Sauf
que n'ayant pas traversé l'océan (la pince, moi si), je suis passé par les
mains de trois « professionnels » de santé (et deux mécanos) avant de
pouvoir me faire retirer ces satanés agrafes sans mettre du sang dans tout le cabinet ni
couiner comme un goret au mois de février.
Conseil aux voyageurs : ayez
toujours une pince de Michel sur vous.
JAMAIS CONTENT
Si la France est un pays de flics et qu'à tous les
coins de rue y'en a 100, en Uruguay par contre, ils risquent pas d'attraper un
rhume en patrouillant dans les rues.
A tel point qu'on aimerait parfois en voir
plus...
HELL'S ANGEL
Révision mensuelle de la moto : vidange,
graissage de l'embrayage, tension de la chaîne, changement du filtre à essence,
réglage des pipes d'admission (???) et du frein avant: 22 euros.
J'aime mon mécano !
POESIE
« Non, Johnny, tu n'as pas besoin de courir
le monde après ton destin comme un cheval sauvage !» Dirtydancing
KAFKA
(intérieur jour, à l'Abitab, petites boutiques destinées à payer ses factures, toucher divers remboursements d'administrations ou faire des envois d'argent, beaucoup d'Uruguayens ne disposant pas de comptes en banque)
Moi : Bonjour, je viens retirer mon
remboursement IRPF.
Lui : Bonjour, passez-moi votre carte
d'identité... (il tapote son clavier d'ordinateur)... Ah, il y a un problème, laissez-moi cinq minutes, je dois appeler
le central (tic tac tic tac...) Hum désolé, il n'y a pas d'argent pour vous.
Moi : Ben si, je suis allé hier à la DGI, ils
m'ont dit que c'était bon à partir d'aujourd'hui.
Lui : Non, il n'y a rien, il faut que vous
alliez au BPS.
Moi : Mais ça n'est pas le BPS, c'est la DGI.
Lui : Ecoutez, monsieur, je vous explique, ça
n'a rien à voir avec la DGI. C'est le BPS.
Moi : Je ne vous parle pas du BPS, je vous
parle de la DGI !
Lui : Monsieur, écoutez-moi, la FONASA, c'est
le BPS.
Moi : Mais je ne viens pas pour la FONASA, je
viens pour l'IRPF !
Lui : Aaaaahhhh... excusez-moi, à force de
faire des remboursements FONASA, j'ai confondu. Allez voir mon collègue.
(dialogue = 20 minutes)
FAUX-AMI
Prends garde, insouciant voyageur hispanophile.
Si au retour d'une visite de bodega (une
exploitation vinicole), alléché par une pancarte de 6 mètres sur 3 plantée en
rase campagne au bord de l'autoroute indiquant en grandes lettres rouges
WHISKERIA, il te prend la fantaisie de poursuivre ton périple au cœur de la
fabrication d'alcools et spiritueux locaux pensant visiter une usine de
whisky, tu vas au devant au mieux d'une sévère déconvenue au pire
d'explications alambiquées (uh uh uh) à devoir fournir à ta petite famille. Car
dans ce beau pays d'Uruguay, champion du monde de consommation de whisky (y'en a six qui suivent !), une
whiskeria, c'est un bordel.
PHARE DU MONDE LIBRE
Pepe a encore fait parler de lui à l'ONU.
L'intervention en VO ici.
PHARE DU MONDE LIBRE
Pepe a encore fait parler de lui à l'ONU.
L'intervention en VO ici.
Notes:
(1) pour les gourmets, rappel de la recette du chivito : une couche de
pain, un steak, du fromage, du bacon, du jambon, un œuf au plat, une rondelle
de tomate, une feuille de laitue, de la mayo, une deuxième couche de pain, le tout
accompagné de frites et de bière ou de coca. Les cardiologues ont de beaux
jours devant eux...
(2) suite à mes petites cascades nocturnes à
motobylette, quand, légèrement imbibé, sans phare, en short et t-shirt au retour de
la belote à la fête à Montbrun cet été, j'ai tenté de couper un arbre en deux par le milieu, je suis à la recherche d'un avocat à
pas cher pour m'éviter la peine de mort devant le tribunal correctionnel de
Toulouse fin février (et encore un gimme five à mes sauveteurs, au passage !)... Je vais finir par regretter d'avoir que des copains artisans !